Le 26 septembre 1936, dix-sept jeunes filles s’échappent d’une maison de redressement de la banlieue parisienne. Trois personnes impliquées dans ce fait divers sont évoquées tour à tour par la narratrice, Evelyne Forest, quarante ans plus tard : une jeune « fille perdue », la comédienne Marcelle Géniat et le chef de file de l’avant-garde surréaliste, André Breton, vont se rencontrer sans se connaître autour de cette révolte qui a défrayé la chronique. En plein essor du Front populaire, alors que sur les écrans est projeté Ils étaient trois, un film de William Wyler inspiré de la pièce à scandale de Lillian Hellman Les Innocentes, et que le tabou sur l’homosexualité féminine est vivace, ce récit met en lumière les problèmes de la justice des mineurs et le rôle des médias.
Tout en restant très proche de la réalité historique, Éric Rondepierre introduit des zones de fiction, des ellipses, qui permettent une intelligence sensible de ces trois parcours. Ce récit redonne une place aux « oublié(e)s » de l’Histoire.