«Tout en dégageant l’ossature thématique des films, l’essai reste au plus près de leur chair et s’intéresse constamment à leur mise en scène, à la distance ou à la proximité des corps dans l’espace, aux cadrages étouffants, aux jeux expressifs d’ombres et de lumières. » Cahier des ailes du désir
«Une révolution mettant en scène une Amérique sudiste puritaine, blanche, raciste et ruinée, où rôde une folie, signe d’un dernier sursaut d’humanité, comme le note avec subtilité Séverine Danflous dans sa passionnante étude.» Le Monde
Tennessee Williams, l’écran sauvage explore les liens étroits entre le dramaturge et le cinéma. En parcourant les très nombreuses adaptations de ses œuvres à l’écran, cet essai s’intéresse à différents thèmes marquants, dont la sexualité, la place des femmes, des homosexuels ou encore le rôle de la censure dans le cinéma hollywoodien. Auteur américain le plus adapté au cinéma malgré des rapports plutôt conflictuels avec Hollywood, Williams détestait la plupart des adaptations de ses pièces, et pourtant, elles ont durablement marqué l’histoire cinématographique : d’Un tramway nommé Désir à La Chatte sur un toit brûlant, en passant par Soudain l’été dernier, Baby Doll ou La Nuit de l’iguane.
Tennessee Williams dépeint un univers baigné dans une atmosphère sulfureuse, qui révèle les névroses familiales secrètement tapies dans les foyers, fustige le racisme rampant du Deep South et donne la parole aux désirs enfouis. Interprétée par le cinéma, son œuvre met en lumière les marginaux, les éclopés, vagabonds et autres artistes désargentés, en somme les grands oubliés du rêve américain sous les traits d’acteurs et d’actrices mythiques : Marlon Brando, Elizabeth Taylor ou Vivien Leigh et Anna Magnani.
L’ouvrage explore cet univers, par le biais de huit thèmes suivis d’analyses de séquences, qui rappellent la force de ces adaptations ; si les pièces du dramaturge sont souvent mutilées pour satisfaire la censure, elles conservent aujourd’hui encore tout leur pouvoir de subversion.
Ouvrage publié avec le soutien du CNL.